Fabrication

Les « coin rings » sont des bagues fabriquées à partir de pièces de monnaie. 

 

Les méthodes de fabrication ont bien évoluées depuis leur création. Voici un bref historique à travers le temps.

La méthode de la "cuillère"

La pratique consistant à créer des bagues avec des pièces de monnaie existe depuis un certain temps. C'est pendant la Seconde Guerre mondiale que les soldats américains auraient commencé à les fabriquer. Ils commençaient par taper sur la tranche de la pièce de leur solde avec une cuillère tout en la faisant tourner. Ils continuaient à tapoter le bord de la pièce avec la cannelure afin qu'elle commence à se courber et obtenir la largeur désirée.

Ensuite, ils débitaient la partie centrale de la pièce jusqu'à ce qu'il reste uniquement un anneau. Souvent, la date ou le mot "LIBERTY" (présent sur les pièces américaines) était laissé intact sur le bord intérieur de la pièce tandis que la partie extérieure de la bague était polie. Cette méthode de fabrication a été utilisée pendant de longues décennies après la guerre, mais une autre méthode qui rendait le processus bien moins long apparut.

La méthode du "baguier" 

Cette nouvelle méthode de fabrication consistait à poinçonner un trou dans le centre d'une pièce et à utiliser un mandrin de bijoutier dit "baguier". La pièce était frappée, à l'aide d'un marteau en nylon, alors que le baguier était tourné dans une direction circulaire jusqu'à ce que la pièce soit pliée sur elle-même et qu'elle épouse la forme cônique du baguier.

Ensuite, la pièce était "cuite" (terme métallurgique désignant le chauffage de la pièce et son trempage dans l'eau pour garder le métal dans un état malléable), et retournée sur le baguier. Le processus était ensuite répété avec le côté de la pièce dont le bord était encore évasé afin que la pièce prenne la forme d'une bague. Cette méthode nécessitait encore beaucoup de temps.

Néanmoins, cette technique révolutionna les "coin rings" car le détail des pièces était visible sur la partie extérieur de la bague. Mais l'intérieur de la pièce était malheureusement marqué et rayé, en raison du contact métal contre métal qui se produisait entre la pièce et le mandrin lors des innombrables petits coups de marteau.

La méthode du "bloc de bois" 

Cette méthode impliquait également l'utilisation d'un mandrin de bijoutier, mais à la place d'un marteau en nylon, un maillet en caoutchouc était utilisé avec un morceau de bois dur, préalablement percé d'un trou de diamètre légèrement inférieur à celui de la pièce. Cette dernière était repliée en tapant sur le mandrin à la verticale et en la conduisant à travers le morceau de bois de manière symétrique.

Cette méthode permit d'économiser beaucoup de temps en évitant de devoir marteler la pièce durant de longues minutes. En revanche, les pièces avaient tendance à se voiler plus facilement si le mandrin n'était pas maintenu correctement.

Un autre inconvénient était les rayures et les dommages au détail intérieur de la pièce se produisant inéluctablement en raison du contact métal contre métal des côtés du mandrin avec la partie interne de la pièce.

L'idée d'utiliser le baguier n'étant pas parfaite, la quête d'une meilleure technique pour créer une bague en gardant les deux côtés intacts conduisit à la prochaine méthode.

La méthode des "billes" 

Cette méthode consiste à poinçonner un trou dans une pièce et à la plier dans une matrice cônique en métal. À l'aide d'une presse manuelle, une bille en plastique est enfoncée dans le trou jusqu'à que la pièce devienne un cône.

Ensuite, à l'aide d'un agrandisseur de bague, la partie la plus étroite du cône est agrandie jusqu'à ce que la pièce prenne la forme d'une bague. La bague est finalement réduite dans la matrice jusqu'à ce que la taille désirée soit obtenue. Cette dernière opération permet de donner à la bague l'effet "tonneau" recherché.

La méthode des billes en plastique permit d'avoir pour la première fois d'avoir une pièce avec le détail intact des deux côtés ("double sided"). Elle était également nettement plus efficace pour plier une pièce de monnaie que l'utilisation d'un mandrin et d'un marteau, mais il y avait toujours des problèmes ; les pièces avaient tendance à glisser dans la matrice à cause de la forme ronde des billes en plastique. La méthode de pliage d'une pièce de monnaie fut encore améliorée pour avoir un processus de fabrication nettement plus efficace.

La méthode des "cônes" 

C'est la méthode la plus efficace à ce jour. Elle est presque identique à la précédente, les billes en plastique ont simplement été remplacées par des "cônes" en résine. Ceci permet d'avoir une meilleur stabilité et un contrôle plus précis lors de l'étape de forge. Le pliage est beaucoup plus régulier et les détails sont préservés.

La communauté des "coin ring" makers est très créative et en constante évolution, notamment grâce à certains membres emblématiques (Jason Stinchfield, Skyler Jenkins, Adam McKinney pour ne citer qu'eux). Il est très vraisemblable que ce travail collaboratif permettra le développement de nouvelles techniques de création.